” Ne célébrons pas le deuxième anniversaire de l’incendie, mais la résurrection et l’avenir de la cathédrale Notre-Dame de Paris”
Le Recteur archiprêtre, Monseigneur Patrick Chauvet
Le 15 avril 2019, la cathédrale Notre-Dame de Paris brûle. Le monde
entier assiste, sous le choc, au ravage par le feu du monument le plus
visité d'Europe. La cathédrale, au rayonnement culturel et spirituel,
voit sa flèche s'effondrer dans l'incendie.
Deux ans après, qu'en est-il
et où en est la reconstruction ? Comment Mgr Chauvet a-t-il vécu cette
épreuve ? Quel message d'espérance après cet incendie ? Trois questions à
Mgr Patrick Chauvet, recteur-archiprêtre de la cathédrale.
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Après le gigantesque incendie qui a ravagé il y a deux ans la cathédrale
Notre-Dame de Paris et ému le monde entier, les travaux de
reconstruction vont pouvoir commencer l'hiver prochain. L'énigme de
l'origine du sinistre reste à résoudre
Ce 15 avril 2019, alors qu’elle était en pleins travaux de
restauration, la célèbre cathédrale gothique, vieille de plus de 850 ans
et véritable symbole de la France, avait perdu sa magnifique flèche, sa
toiture, son horloge et une partie de sa voûte, ravagées par les
flammes, sous le regard incrédule et catastrophé de milliers de
passants. Dans la nuit de l’incendie,
l’émotion avait gagné des millions de personnes à travers le monde,
choquées par l’impressionnant spectacle de l’incendie contre lequel
luttaient avec acharnement les pompiers. La cathédrale est une
attraction incontournable pour les dizaines de millions de touristes qui
visitaient Paris chaque année avant la crise du Covid-19. Un intérêt
mondial également lié à la renommée de Victor Hugo et de son roman
Notre-Dame de Paris. «Il y a eu un effet 11 septembre. Le fait de
voir l’incendie en direct, en continu sur les chaînes du monde entier.
Du Brésil à l’Asie, l’effondrement de la flèche a été pour la jeune
génération ce que l’effondrement des tours de New York a été pour leurs
parents», estime auprès de l’AFP Stanislas de Laboulaye, ambassadeur
chargé de la coordination du volet international de la reconstruction.
La sécurisation de Notre-Dame va s’achever à l’été, condition tant
attendue pour lancer sa reconstruction «à l’identique». Mais les travaux
ne seront pas finis pour autant cinq ans après l’incendie, le 15 avril
2024, même si une première messe sera dite dans la nef.
Les dernières étapes de la sécurisation sont menées tambour battant à
l’intérieur et autour du trou béant qu’a laissé la flèche en
s’écroulant. Les appels d’offres ont été engagés pour la restauration et
les architectes multiplient les diagnostics qui permettront un
calendrier précis des travaux à partir de l’hiver prochain. Déjà
mille chênes ont été coupés en France et sont actuellement en train de
sécher pour reconstruire la flèche, son tablier et la croisée du
transept. A l’intérieur de la cathédrale c’est une forêt d’échafaudages
et ici et là des filets et des bâches, où s’activent charpentiers,
cordistes, échafaudeurs, grutiers…
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